Panopticon Break

Newsletter sur le quotidien d'une maison d'arrêt, vécu de l'intérieur.

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Par Grégoire Belle
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4. Quatrième

« Je cherche juste le calme… » (Kossi, auxi bibliothèque au QS)

J’arrive au Quartier Spécifique, récemment renommé « 4ème ». Procédé d’euphémisation administrative. Initialement conçu comme un quartier d’isolement, la fonction réelle de cette unité finie par disparaître complètement du nom. Ce quartier comporte 3 ailes, hermétiques entre elles et coupées du reste du bâtiment. A gauche les isolés totaux, détenus médiatisés ou particulièrement surveillés. Au milieu, les détenues isolées du fait de leur transidentité. A droite les détenus dont les motifs d’incarcération (viols, pédophilie, terrorisme…) ou l’ancienne profession (militaire, policier, surveillant, magistrat…) les mettraient en danger en détention normale. La vie de la prison repose sur deux éléments essentiels : le poids des contraintes sécuritaires et l’importance de la gestion des circulations internes.

Je me présente au rond-point central, le surveillant me tend un cahier sur lequel j’inscris heure d’arrivée, nom, fonction, motif du déplacement, heure de départ (champ laissé vide pour l’instant) et signature. « Vous avez l’heure s’il-vous-plaît, je n’ai pas de montre ». Il colle sa montre à la vitre teintée. 13h48. Je salue les gradés assis dans leur bureau, derrière moi. Un surveillant d’aile vient me voir, les mains glissées à l’intérieur de son gilet pare lame, au niveau de la poitrine :

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